UNE BATAILLE DIFFICILE : L'ITINÉRANCE AU CANADA ET AU QUÉBEC ET SON IMPACT PROBABLE SUR LA COMMUNAUTÉ ANGLOPHONE DU QUÉBEC
L'itinérance et la crise du logement, deux enjeux sociaux étroitement liés, sont au cœur des préoccupations des décideurs politiques canadiens contemporains. L'accessibilité au logement, définie par la Société canadienne d'hypothèques et de logement comme le ratio entre le coût moyen du logement et le revenu après impôt, continue de se dégrader.
En 2021, les ménages achetant des maisons à prix moyen en Colombie-Britannique et en Ontario ont dépensé 60 % de leur revenu, et leurs homologues du Québec, 40 % de leur revenu, la moyenne nationale étant de 4 %. Les conditions structurelles de faible offre et de crédit bon marché, combinées à une forte immigration, ont exacerbé la crise. Pour rétablir l'abordabilité, 3.5 millions de logements abordables supplémentaires sont nécessaires d'ici 2030. Malgré des événements économiques comme la COVID-19 et la hausse des taux d'intérêt, la bulle immobilière continue de croître. Pour faire face à la crise, le gouvernement libéral actuel a lancé des initiatives comme le Fonds d'accélération du logement et a supprimé la taxe sur les produits et services (TPS) sur les nouvelles constructions locatives. Cependant, l'augmentation des coûts de production et des taux d'intérêt plus élevés a aggravé la difficulté de construire de nouveaux logements. Les politiques n'ont pas encore eu d'impact significatif sur la crise, en raison des coupes dans les programmes de logement social et de la priorité accordée à la construction de copropriétés plutôt qu'à celle de logements abordables.