Théorie, pratique et perception : Accès peu fiable aux tribunaux judiciaires et administratifs au Québec après le projet de loi 96
Le plus récent projet Accès à la justice en anglais explore l’écart entre ce qui devrait être théoriquement possible, ce qui est pratiquement possible et ce qui est perçu comme possible en anglais devant les tribunaux et les tribunaux administratifs du Québec.
Le rapport se concentre principalement sur l’expérience des Québécois anglophones devant des tribunaux moins formels qui traitent de questions juridiques quotidiennes comme le logement, l’aide sociale et les conflits liés à l’emploi.
Bien que ces tribunaux soient théoriquement tenus d'adopter des politiques linguistiques qui intègrent les droits linguistiques constitutionnels et juridiques des Canadiens, nous avons constaté que nombre d'entre eux n'avaient pas adapté leurs politiques linguistiques à ces exigences. Cela a été confirmé par nos consultations auprès d'organismes communautaires et d'avocats, qui ont constaté des cas où le personnel judiciaire, voire des juges administratifs, refusaient de servir en anglais. Notre enquête menée auprès de 1500 XNUMX Québécois anglophones a révélé un manque de confiance envers le système judiciaire, des croyances erronées quant à l'absence de droits dans les salles d'audience et la perception que l'utilisation de l'anglais au tribunal porterait préjudice à la cause. Ces indicateurs démontrent que les tribunaux québécois, et plus particulièrement les tribunaux, doivent se doter de meilleures politiques linguistiques qui affirment les droits des anglophones.
Le rapport propose 22 recommandations pour répondre à ces enjeux. Parmi celles-ci, nous suggérons fortement que les tribunaux administratifs élaborent et adoptent des directives en matière de politique linguistique qui clarifient les droits constitutionnels et procéduraux linguistiques des anglophones, fournissent des orientations claires sur les exceptions à la prestation de services en français, et que les versions anglaises de ces directives mises à jour soient accessibles au public en ligne et en personne. Notre rapport recommande également que les tribunaux administratifs adoptent des politiques pour mieux guider les plaideurs non représentés, notamment sur leurs droits linguistiques, à la fois par l'intervention judiciaire et une aide accrue du personnel. Cette mesure exigerait également que les documents d'information et les formulaires produits par les cours, les tribunaux et le ministère de la Justice soient disponibles en anglais. Enfin, le rapport de l'AJEQ encourage les tribunaux administratifs à collaborer avec le Conseil de la magistrature pour mettre en œuvre une formation volontaire similaire en anglais pour leurs juges administratifs. Ces recommandations, combinées à nos autres recommandations, amélioreront l'accès à la justice pour la communauté anglophone et amélioreront sa perception du système juridique québécois.